Le projet consiste a transformer la péniche en lieu d’habitation
pour une famille de quatre personnes. Cédant volontiers au
caractère industriel du bateau et sur la base de ses propriétés
usuelles (chargement de matière brute et mobilité), le projet
propose la mise en place de « boîtes » mobiles et se développe
en rapprochant le modèle de la maison de celui du container
industriel : deux objets habitables, incorporés, suspendus dans
le vide, structurellement et visuellement dissociés du bateau.
Le premier contient deux chambres, il est fixé à l’arrière et
demi-enfoncé dans la cale ; le second plus grand, est placé à
l’avant à hauteur du pont, et contient cuisine et salle à manger.
En dessous, l’espace de la cale est libéré faisant place à un
grand séjour, permettant une vie en duplex, au niveau de l’eau
et sur l’eau. Ce container avant est mobile afin de permettre
la navigation (visibilité et passage sous les ponts), ceci
par un système de vérins électriques qui descend dans la cale
de 1,5 m. Les containers sont recouverts d’un revêtement
opaque, métallique et brillant renforçant l’autonomie et l’aspect
monolithique des volumes. La cale est un volume indéterminé
(une boîte rectangulaire de 30 m de long par 3 m de haut)
ayant un niveau de finition minimum. Difficile de cloisonner
un tel espace. Le fond du bateau est recouvert au sol et murs
et d’un bout à l’autre, d’une peau de bois aux angles arrondis.
Seules deux cloisons sont créées pour les salles d’eaux et pièces
techniques, à l’avant et à l’arrière. La liaison entre le bateau
et les containers se fait par une surface plane, transparente et
rigide qui les maintient. Elle amène une lumière zénithale
naturelle et artificielle de nuit par de fines fentes de verres
accompagnant toute la longueur des circulations.